En Afrique, la danse est un prolongement de la vie et des gestes quotidiens; un moyen d’expression de la pensée et des sentiments, par la libération du geste et l’abandon au rythme. Il y existe de multiples occasions au cours desquelles la musique et la danse naissent de gestes répétés, que ce soit ceux du cultivateur, du piroguier ou encore de ces femmes qui pilent à plusieurs, autour d’un même mortier, le mil, le sorgho ou le maïs. Elles labourent ainsi ensemble pendant de longues heures en faisant tantôt percuter les pilons dans les mortiers, tantôt en les lançant dans les airs et tapant des mains avant de les rattraper pour piler, chacune allant de prouesses plus élaborées, l’une après l’autre, le tout dans un rythme organisé produisant une symphonie rythmique parfois complexe.

Cet art de magnifier même les corvées, d’entrer en communion avec les éléments au lieu de leur résister, de ne pas les subir ni les dominer; cet art de la résilience et du recommencement si fécond qui donne naissance à tout un répertoire de rythmes, chants et danses propres à chaque village; Il y gît une mine de mouvements, de sons et de réflexions philosophiques dans lequel la chorégraphe Sarah Elola puise pour donner naissance à son deuxième solo La Pileuse.

Cette œuvre se veut donc une plongée aux sources même de la danse et du rythme, mais ultimement, il s’agit aussi d’une rencontre intime avec la femme africaine symbolisée ici par La Pileuse. Et puis, la pileuse ne fait-elle que piler? Que représentent le pilon et le mortier pour elle? Que pile-t-elle vraiment? Dans quels états navigue-t-elle pour accomplir le dur labeur? Voici quelques questions à envisager dans cette œuvre contemporaine qui prend appui sur des traditions africaines, plus précisément celles des villages Oulo et Boromissi au Burkina Faso, terre d’enfance de la chorégraphe.

Grâce au programme d’accompagnement du MAI, La Pileuse à bénéficié du soutien financier du Ministère de la Culture et des Communications, et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal 2017-18. 

CRÉDITS

Sarah Elola – idée originale, recherche, création, performance
Ismaël Mouaraki – Conseiller artistique
Rhodnie Désir – Oeil extérieur
Jeimy Oviedo – Répétitrice
Karine Gauthier – Éclairagiste
Stacyann Lee – Photographe officielle
Adrian Morillo – Photographe du show
Parker Mah – composition et production musicale et sonore, production et capture vidéo
Hendrik Huth – Design de scène (boîte)
Mélanie Ferrero – Costumière